Si mon absence a engendré l'oubli,
À quoi bon écrire, si cela fait mal ?
Les souvenirs gravés, tels des rêves enfuis,
Je suis lasse du poids que l'amour m'a fait mal.
Entre les rêves ayant hanté mes nuits,
Je me reconstruis, quand chaque matin surgit.
Un nouveau chemin, m'éloignant des soucis,
Les mots tendres, doux, vibrent encore en moi.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille,
J'aimerais encore pouvoir y croire.
Et plus je navigue sur des vers en fil,
Il me semble souvent avoir tout dit, sans éclat.
Autour de moi, l'horreur se dessine,
Des êtres inhumains, pleins de haine,
Pas facile de colorer des mots encline,
Je suis dégoûtée de voir tant de peine.
Je préférerais partager des textes d'auteurs,
Que d'inventer histoires et aventures.
Pourtant, l'imagination n'est pas en labeur,
Faut-il juste un peu de recul, une protection ?
Si mon cœur a vieilli, lentement,
J'aimerais qu'il résonne, palpite encore,
Quand l'amour n'était pas seulement absent,
Quand la chaleur dansait, débordant encore.
Si mon absence a engendré l'oubli,
Ce n'est qu'une pause, bien nécessaire.
Que mes écrits aient besoin de renouveau,
Que mes paroles encore s'enrichissent, éphémères.
©Christiane
